En cette journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2022, la Maison de l’Europe Strasbourg-Alsace (MESA) vous propose de faire un bref bilan sur la condition de celles-ci.
De nos jours, la situation des femmes est marquée par des avancées mais aussi par de nombreuses inégalités auxquelles elles restent toujours confrontées au quotidien.
Dans le monde professionnel, les femmes sont encore moins bien rémunérées que leurs collègues masculins, sont plus nombreuses en situation d’emploi précaire et travaillent le plus souvent à temps partiel. Dans les postes à hautes responsabilités, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) fait le constat selon lequel la loi Copé-Zimmermann de 2011 est un succès dans les grandes entreprises avec 44,6% de femmes dans les conseils d’administration ou dans les entreprises du CAC40. Mais dans celles qui ne sont pas concernées par cette loi, la parité peine à s’appliquer.
Au sein des institutions européennes, les nominations d’Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, de Christine Lagarde, Présidente de la Banque centrale européenne, ainsi que l’élection récente de Roberta Metsola, Présidente du Parlement européen, montrent des avancées majeures dans la place des femmes dans les instances européennes.
Cependant, malgré une féminisation de certains postes de pouvoir dans l’Union européenne, peu d’avancées sont constatées étant donné que les femmes sont toujours minoritaires à la Commission, au Conseil et au Parlement européens.
Avant 1979, dates des premières élections au suffrage universel direct du Parlement européen, les femmes étaient très peu présentes (31 élues en tout entre 1952 et 1978). Depuis, il y a une augmentation progressive, jusqu’à atteindre 40,4% actuellement. La représentation des femmes au Parlement européen est néanmoins supérieure à la moyenne européenne des parlements nationaux.
Dans la crise actuelle du Covid-19, les femmes sont les premières à être touchées par les impacts économiques engendrés par la pandémie du fait de leur surreprésentation dans les métiers les plus précaires. En effet, malgré leur présence en première ligne face à la crise sanitaire avec plus de deux tiers des emplois dans le secteur du soin, elles occupent des emplois informels et trop faiblement rémunérés. En 2020, les femmes dans le monde ont une perte de revenus évalué à au moins 800 milliards de dollars et ont perdu plus de 64 millions d’emplois depuis le début de la pandémie. D’après l’ONU, l’emploi des femmes est, en outre, à 19 % plus menacé que celui des hommes.
L’ensemble de ces données montre que la question des inégalités homme-femme est loin d’être résolue. De nombreux changements restent à accomplir avant que ces inégalités structurelles et culturelles soient éradiquées.